La sortie de Max et les Maximonstres au cinéma le 16 décembre 2009 est l'occasion de redécouvrir cet album publié pour le première fois en France en 1967.
Maurice Sendak est aujourd'hui considéré comme l'un des fondateurs de la littérature jeunesse. Cet album comme bien d'autres de Maurice Sendak (Cuisine de nuit, Quand Papa était loin) fait la part belle aux enfants car les parents en sont quasiment absents.
A l'époque de sa parution, cet album a fait grand bruit et cela pour deux raisons principales :
La première est que la littérature jeunesse, à cette époque, n'en était encore qu'à ses balbutiements. Cet album propose des illustrations qui font penser à de la gravure alors que nous nous trouvons face à une publication pour la jeunesse. L'auteur ne traite pas cet art, destiné aux enfants, au rabais.
La deuxième raison réside dans le thème : l'album montre un petit garçon non seulement en train de faire des bêtises mais aussi répondre à sa maman.
La première image de Max le montre en train de mettre son costume de loup. Il passe donc dans une animalité qui rappelle celle des monstres.
Au début on retrouve un découpage classique entre image et texte. A gauche, le texte, la rationalité et à droite, la page de "Max", la page des images. Petit à petit, l'image va prendre de plus en plus de place. C'est le rêve qui envahit l'espace. Comme le disait Borges, c'est "la contamination du réel par le merveilleux".
Le texte passe alors sous les images et n'a plus qu'une seule fonction, celle de les commenter. On voit alors les monstres effrayés, c'est le fantasme de l'enfant-roi, tout-puissant.
Autre scandale qu'a provoqué ce livre, c'est la disparition progressive du texte. Il y a 3 doubles pages sans texte dans l'album ce qui, à l'époque, représentait une petite révolution. Après la fête des Maximonstres, l'image va ré-intégrer sa place initiale, à droite.
Max et les Maximonstres est devenu un classique de la littérature jeunesse. Il a influencé des auteurs comme Grégoire Solotareff, Stéphanie Blake...
Le fait de donner aux images le même statut que le texte augure d'un nouveau langage qui n'existait pas avant.
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